
Projet d'aménagement de la desserte du môle central de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer
Dans un contexte de stratégie nationale de réindustrialisation liée à la décarbonation des activités industrielles et la promotion des énergies vertes, le GPMM accueille plusieurs projets industriels situés sur la zone de Caban-Tonkin. Ces projets d’envergure couvrent les secteurs de l’hydrogène, de l’éolien, du photovoltaïque, de l’ammoniac, du minerai de fer et des carburants de synthèse. Ils visent à conjuguer résilience économique, innovation industrielle et transition écologique. Ils répondent à l’ambition de faire de la zone de Fos Étang-de-Berre un modèle de réindustrialisation durable.
La zone du Môle central a été choisie pour accueillir ces projets d’implantation industrielle. Au regard de l’arrivée importante de nouvelles activités sur un espace densifié, le réseau de desserte routière locale doit être réaménagé afin de fluidifier et sécuriser le trafic interne sur ce secteur.
Le projet d’amélioration des infrastructures du Môle central vise à réaliser les aménagements routiers nécessaires à l’implantation des projets industriels à venir sur le secteur du Môle central de la Zone Industrialo-Portuaire de Fos-sur-Mer. Le projet permet également d’améliorer la résilience du réseau viaire existant de ce secteur.
De par sa nature, son dimensionnement et sa localisation, le projet fera l’objet au titre de l’article L.122-1 du Code de l’Environnement d’une Évaluation Environnementale. Une Étude d’Impact et une Enquête Publique seront réalisées.
Il prévoit la création d’une nouvelle voie de desserte routière aménagée en parallèle de la voie existante sur une distance de 3,8 km.
Dans le cadre du bouclage de la desserte locale, le projet comprend l’aménagement d’un carrefour giratoire côté-ouest du passage à niveau N°17 qui se raccordera à la desserte existante et d’une voirie secondaire assurant l’accès aux zones situées à l’Est de la voie existante.
Le projet prévoit également le réaménagement complet du carrefour giratoire du Relai permettant de faire coexister les flux nouveaux du môle central et le flux logistique principal de la RD 268 reliant le grand port maritime de Marseille à son hinterland.
Enfin, les sens de circulation sur les deux axes de circulation (la voie existante et la voie à créer) sont repensés pour faciliter l’accès des poids lourds aux différents sites industriels.
L’ouvrage présente un fort niveau de résilience et de sécurité, respectant une très nette ségrégation des flux ferroviaire et des flux routiers. En effet, tous les nouveaux croisements sont réalisés par des passages supérieurs (ouvrage d’art) et non par des passages à niveau.
Le dossier de concertation
Afin de garantir le droit du public à l’information sur le projet tout au long de la concertation, le GPMM met à disposition du public le dossier de concertation du projet.
Il rassemble les principales informations disponibles sur le projet : contexte, objectifs, principales composantes, premiers enjeux environnementaux et territoriaux, conditions de mise en œuvre du projet.
Les modalités de participation du public
En termes de participation et de recueil de l’expression du public, le GPMM prévoit pour cette concertation préalable les modalités suivantes :
1 - Une visite publique du môle central
Pour s’inscrire, merci d’envoyer une demande sur l’adresse mail du projet :
mole-central@marseille-port.fr
Cette visite est proposée le jeudi 11 décembre 2025, de 9h à 12h, sur inscription préalable.
2 - Un module de contact
Ce module permet au public de poser directement ses questions ou des observations au maitre d’ouvrage et d’obtenir des réponses accessibles
3 - Une adresse mail
permettant de s’adresser directement à l’équipe projet pour poser des questions et obtenir des renseignements complémentaires :
4 - L’organisation de 2 débats-mobiles :
- 1 rencontre de proximité sur le marché de Port-Saint-Louis-du-Rhône (avenue du Port et Avenue Louis Gros, 13230 Port-Saint-Louis-du-Rhône) le mercredi 26 novembre 2025, de 9h à 12h
- 1 rencontre de proximité sur le marché de Fos-sur-Mer (Place du Marché, 13270 Fos-sur-Mer) le samedi 06 décembre 2025, de 9h à 12h
Vos contributions | Nos réponses
Contribution du FNE13 | France Nature Environnement Bouches-du-Rhône
Le dossier de 17 pages, très sommaire, soumis à la concertation préalable permet difficilement d'émettre un avis éclairé sur ce projet d'importance pour le développement économique du territoire.
En particulier, il n'aborde que peu le diagnostic porté sur les infrastructures actuelles (voiries routières, voies ferrées, réseaux de tous types ...) et leur fonctionnement quotidien (perturbations, réponses aux besoins de mobilité des personnes et des marchandises ...).
De même, il évacue très rapidement l’impact écologique du projet, en faisant référence au Schéma directeur du patrimoine naturel (SDPN), au Plan de gestion des espaces naturels (PGEN) et à la démarche OAZIP interne au GPMM qui, même si elle a le mérite d’exister, ne saurait être utilisée pour échapper à la législation nationale, notamment en ce qui concerne les habitats et les espèces protégées.
Concernant les infrastructures, il manque une coupe-type qui précise les différentes emprises (avant / après) des routes, voies ferrées, pipelines, réseaux électriques RTE et Enedis, réseaux d’eau et fossés. A titre d'exemple, entre le rond-point du Relais et le PN17 (face à l'entrée envisagée de l'usine Carbon), le GPMM aurait intérêt à exiger de RTE que les lignes THT 225 kv soient enterrées car les pylônes prennent beaucoup de place (y compris dans le sol), ce d’autant que RTE envisage d'ajouter des lignes THT 400 kv non-enfouissables ...
Le schéma routier lui-même mérite d'être étayé par une analyse des dysfonctionnements actuels et par des perspectives de desserte cyclable et en transport collectif routier (et/ou ferroviaire) des différentes usines, avec l'aménagement de mini-pôles d'échanges, interfaces entre les lignes structurantes de transport collectif et les dessertes terminales (navettes ou vélos d'entreprises, covoiturage ...). Des schémas plus détaillés des carrefours, des cheminements piétons et cycles, des ouvrages de franchissement des voies ferrées ... sont indispensables à l'analyse. Le GPMM pourra utilement se référer au "Projet de desserte multimodale de Fos-sur-Mer" diffusé à l'occasion des différentes concertations publiques.
Faut-il rappeler également que l’activité du Grand Port Maritime de Marseille s’inscrit dans un environnement naturel exceptionnel, où les zones dites « à aménager » sont souvent des joyaux de biodiversité qui seraient, sans hésitation, protégées dans un autre contexte. Ainsi, l’affirmation selon laquelle la carte du SDPN "montre notamment que les enjeux sur le périmètre du môle central sont globalement limités" (légende carte SDPN, page 21) est erronée et ne correspond pas à la richesse biologique de ce secteur ? De nombreux habitats d’intérêt communautaire prospèrent sur le môle central : steppes à Limonium, prés salés méditerranéens, marais temporaires, zones humides, etc.
En ce qui concerne les espèces, la seule base de données Silene, expert du Système d'information de l'inventaire du Patrimoine naturel, fait état de 885 espèces végétales ou animales géolocalisées sur le môle central, parmi lesquelles 126 bénéficient d’une prospection régionale ou nationale : 22 espèces végétales, 1 insecte, 5 amphibiens, 2 mammifères, 87 oiseaux, 9 reptiles (données pour la période 2000-2025). Certaines espèces à enjeu majeur, dont la destruction ne seraient pas compensable, figurent dans cette liste qui, par ailleurs, sera très probablement largement abondée lors de l’étude d’impact.
Maintenir la communication édulcorante minimisant l’exceptionnelle richesse écologique du mole central relève du déni de réalité. Cela ne pourrait que conduire à la multiplication des controverses et, à terme, des recours juridiques.
A ce stade, France Nature Environnement Bouches-du-Rhône émet un avis réservé sur le projet d'aménagement de la desserte du môle central de la ZIP de Fos-sur-Mer.
Contribution du GMIF | Groupement Maritime et Industriel de Fos et sa Région
Le Groupement Maritime et Industriel de Fos et sa région a pour objet :
- De regrouper en une association organisée et disciplinée tous les établissements, groupements, quelles que soient leur forme, sociétés, entreprises industrielles ou commerciales, bureaux d'engineering dont l'activité industrielle, maritime ou commerciale concourt au développement de la région constituée par les sites gravitant autour de Fos, Etang de Berre et sa Région.
- D'exiger de ses membres le respect des usages professionnels et la solidarité confraternelle.
- D'assurer la défense des intérêts généraux de ses membres.
- D'assurer la représentation de l’Union pour les Entreprises des Bouches-du-Rhône (UPE13)
- D'assurer, grâce à des liaisons permanentes avec les pouvoirs et services publics, les collectivités territoriales, les élus, les milieux industriels et maritimes, les petites et moyennes entreprises, la défense des intérêts généraux, le soutien à l’industrie d’aujourd’hui et l’accompagnement au développement industriel de demain.
Son rôle :
- Représenter, animer, informer et accompagner les entreprises à vocation industrielle et maritime du territoire.
- Participer activement au développement économique du territoire.
- Le GMIF est acteur dans la relation avec les institutions du territoire et les élus ; il est représenté au sein des instances économiques du territoire. Organisateur de rencontres et d'échanges pour répondre aux problématiques des entreprises
Sa raison d’être :
Soutenir les activités maritimes et industrielles d’aujourd’hui et leurs transformations puis d’accompagner le déploiement industriel de demain pour lutter contre le réchauffement climatique et atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 ensemble avec la société.
Le Groupement Maritime et Industriel de Fos et sa région (GMIF) reconnaît pleinement la pertinence du projet d'aménagement de la desserte du môle central de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer dans le contexte de transformation du territoire vers un hub européen de l’industrie décarbonée.
Le Projet d'aménagement de la desserte du môle central de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer :
Un projet structurant pour la réindustrialisation et la transition énergétique
La Zone de Fos-Etang de Berre possède une riche histoire industrielle vieille du 19ème siècle. Elle a connu l’implantation d’industries de pointe à chaque période, et a toujours maintenu un niveau de modernisation suffisant pour répondre aux exigences des différentes époques. Pour la première fois depuis 40 années, ce site va connaître des investissements massifs pour décarboner les industries existantes et accueillir de nouvelles activités industrielles. Le Môle Central du Grand-Port-Maritime de Marseille (GPMM) est un espace stratégique pour accueillir ces nouvelles industries.
Le projet de desserte est un prérequis indispensable à la réussite des projets industriels. Sans adaptation des infrastructures, le territoire ne pourra pas réussir ses objectifs de décarbonation.
Un projet ancré dans les contraintes et réalités du territoire
En privilégiant, la réutilisation des voiries existantes, l’usage de délaissés ferroviaires ou industriel, et la limitation de l’artificialisation des sols, le scénario retenu s’intègre parfaitement dans son environnement. Les enjeux écologiques sur le Môle Central sont identifiés comme globalement limités dans le Schéma Directeur du Patrimoine Naturel, et en intégrant dès la phase amont du projet la séquence Eviter – Réduire – Compenser, le GPMM fait de ce projet d’infrastructure un levier d’aménagement responsable, et non une extension routière classique.
Un projet en faveur de la sécurité
Actuellement, la déserte quasi unique du Môle Central constitue une fragilité majeure en cas d’accident. Le projet porté par le GPMM permet la création d’itinéraires alternatifs, une meilleure séparation des flux routiers et ferroviaires, la suppression de croisements à niveau au profit d’ouvrages sécurisés. La requalification du giratoire du Relai répond à une saturation déjà constatée, aggravée à court terme par l’arrivée de nouveaux flux industriels. Ainsi ce projet améliore directement la sécurité des salariés, des transporteurs et des riverains, tout en renforçant la continuité d’activité industrielle.
Un projet en faveur du développement économique du territoire
Ce projet d'aménagement de la desserte du môle central de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer permet le développement à long terme de l’économie du territoire, en étant une des conditions à l’aménagement de nouvelles industries et la création de dix milles emplois directs et soixante milles indirects et induits. Mais ce projet représente également un projet créateur de valeur en représentant près de 380 emplois directs et 300 indirects durant la phase chantier. Ainsi cet investissement public soutient un écosystème industriel générateur d’emplois, de valeur ajoutée et de souveraineté économique et l’arrivée de plusieurs milliards d’euros d’investissement sur le territoire.
Le GMIF soutient le projet d'aménagement de la desserte du môle central de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer porté par le Grand-Port-Maritime de Marseille Fos
Notre territoire, est sur le point d’écrire une nouvelle page de sa riche histoire industrielle. Il bénéficie de tous les atouts pour réussir cette transition industrielle avec des filières d’excellence, la présence de grands groupes, ETI, PME, start-ups, centres de formation, université d’excellence, fournisseurs et distributeurs d’énergies, réseaux de transport et de distribution,... La transition énergétique, au-delà du fait que nous devons tous ensemble l’accélérer, est un formidable levier de compétitivité et de développement économique et social pour notre Territoire.
Le projet de desserte du môle central est une condition de réussite de la réindustrialisation bas-carbone de Fos, conciliant compétitivité industrielle, sécurité, emploi et exigence environnementale, dans un cadre de gouvernance publique responsable. Il est pleinement inscrit dans le projet d’aménagement global du territoire, et des objectifs de décarbonation de la France et de l’Europe. Il est ainsi totalement aligné avec l’OAZIP, document stratégique élaboré avec l’ensemble des parties prenantes (État, collectivités, industriels, associations). Le môle central a été volontairement fléché comme zone de densification industrielle, précisément pour éviter l’étalement et préserver les espaces naturels sensibles.
Le GMIF soutient ce projet qui rejoint sa raison d’être qui est de soutenir les activités maritimes et industrielles d’aujourd’hui et leurs transformations puis d’accompagner le déploiement industriel de demain, en étant mise en œuvre concrète d’une stratégie territoriale partagée.
Je ne vois aucune référence à une desserte ferroviaire ?
Il serait indispensable, compte tenu de l'importance des projets, que l'état et la SNCF réseau prévoient une desserte ferroviaire, tant pour les futurs voyageurs que pour le transport du Fret.
L'obligation croissante d'une desserte ferroviaire en France s'inscrit dans une stratégie nationale visant à garantir l'aménagement du territoire, ainsi que la décarbonation des transports. Cette obligation est notamment encadrée par la convention d'exploitation des trains d'équilibre du territoire (TET), qui définit les obligations de service public que SNCF Voyageurs doit assurer, notamment en matière de desserte des gares, de fréquence, de qualité de service, de maintenance et de régénération du matériel roulant existant.
Le rôle du transport ferroviaire dans le désenclavement des territoires connaît un regain d'intérêt, notamment dans le contexte de la décarbonation des transports, bien que le modèle du « tout TGV » ait longtemps favorisé les métropoles au détriment des « petites lignes » essentielles à l'aménagement du territoire.
Vous trouverez ci-joint un guide permettant à l’État, les collectivités locales, SNCF Réseau et les opérateurs dans leurs missions respectives, d’apporter des réponses aux dessertes fines.
Réponse du GPMM
En ce qui concerne le transport de marchandises
Le projet d’aménagement de la desserte du môle central ne comporte pas d'aménagement du réseau ferroviaire. En effet, les sites industriels du môle central sont d’ores et déjà équipés d’infrastructures ferroviaires performantes et connectées au réseau ferré national. Le réseau routier local permettant la desserte de ces sites doit quant à lui anticiper la hausse des déplacements attendue dans ce secteur de la ZIP et s’adapter en conséquence. Le projet porte donc uniquement sur la mise en œuvre d’aménagements routiers visant à améliorer la fluidité, la résilience et la sécurité du réseau routier local desservant le môle central.
Au-delà de ce projet, il est important de rappeler la politique globale active en matière de transport ferroviaire de marchandises que mène le Port auprès des opérateurs du site. Un schéma directeur ferroviaire, dont la finalisation est prévue en 2026, doit permettre de répondre à la croissance des flux logistiques. Actuellement, le Port gère 110 kilomètres de voies ferrées et assure près de 20 % du trafic de marchandises par rail sur ses terminaux. Il traite 240 000 EVP (conteneurs de 6 mètres de long) par an sur les trains, soit l’équivalent de 500 poids lourds par jour en moins sur les routes. En 2040, il programme de manutentionner 550 000 EVP sur les trains, soit 1100 poids lourds par jour en moins sur les routes.
Le Port a ainsi investi plus de 20 M€ en 2024 pour aménager des terminaux ferroviaires de fortes capacités sur les deux terminaux à conteneurs principaux et il prévoit de continuer ses investissements sur ce secteur de Graveleau. Il étudie aujourd’hui la réalisation d’installations ferroviaires à l’échelle du môle Graveleau, pour charger sur les trains les conteneurs de la zone d’entrepôts logistiques Distriport et de la zone de services portuaires.
Le GPMM porte également un projet d’implantation de terminal de transport combiné dans le secteur de Ventillon, en entrée de la ZIP afin que puissent être massifiés des wagons provenant de différents générateurs de trafics de la ZIP et de la zone de Lavera, en vue de constituer des trains complets possiblement mixtes maritime/continental vers des destinations françaises et européennes. Cet équipement viendra compléter les terminaux combinés de la couronne logistique qui va du port jusqu’à Miramas.
En ce qui concerne le transport des passagers
Le GPMM tient à préciser qu’il n’est pas décisionnaire sur les questions liées au transport de voyageurs par voie ferroviaire, qui relèvent de la compétence de la Région Provence Alpes Côte d’Azur.
Cependant, des réflexions sont en cours entre les différentes parties prenantes, pour envisager des orientations en matière de mobilité ferroviaire en prenant en considération à la fois les spécificités du territoire et du réseau ferré de la ZIP, des flux de passagers difficiles à massifier et la question complexe du « dernier kilomètre ». Ces réflexions sont notamment menées au sein du groupe de travail “GT Mobilités”, co-piloté par la DREAL PACA et la Métropole Aix Marseille Provence, en partenariat avec le CEREMA (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), le Département des Bouches-du-Rhône, la Région Provence Alpes Côte d’Azur, le GPMM et les communes voisines de la ZIP. Ce groupe de travail élabore notamment une feuille de route “mobilité” complète qui comportera des axes d’amélioration sur l’offre multimodale des voyageurs, l’offre ferroviaire pour les marchandises et l’offre en matière de desserte routière.
Je ne vois aucune voie cyclable dans ce projet ?
En 2025, les obligations légales en matière d'aménagement cyclable dans les zones urbaines sont claires et renforcées par la jurisprudence.
L'article L.228-2 du Code de l'environnement, issu de la loi LAURE (1996) et réaffirmé par la loi d'orientation des mobilités (LOM) de 2019, impose de manière inconditionnelle la mise en place d'itinéraires cyclables lors de toute réalisation ou rénovation de voies urbaines, à l'exception des autoroutes et voies rapides. Une zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer s'apparente, compte tenu de sa fréquentation, à une zone urbaine.
Cette obligation s'applique à toutes les collectivités territoriales compétentes, qui doivent intégrer des aménagements cyclables dans leurs projets de voirie.
En cas de non-respect de ces obligations, les associations et usagers peuvent saisir le tribunal administratif pour contraindre la collectivité à réaliser les aménagements requis.
Réponse du GPMM
Tout d'abord, il est important de rappeler que le GPMM n’est pas une collectivité territoriale. Il s’agit d’un opérateur de l’État qui dispose, dans ses prérogatives, d’une mission de gestionnaire et d’aménageur des emprises foncières de la Zone Industrialo-Portuaire de Fos-sur-Mer. Par ailleurs, le secteur du môle central, dans lequel s’inscrit le projet, relève d’une zone UEA des PLU de Fos-sur-Mer et de Port-Saint-Louis-du-Rhône, ce qui correspond à un espace économique mixte à dominante industrielle, et non à une zone urbaine.
D’un point de vue technique, aucun projet de voie cyclable n’a pu être envisagé dans le périmètre du môle central, pour deux raisons :
- Le Plan de Prévention des Risques Technologiques (PPRT) de Fos Ouest interdit la création de nouveaux aménagements pour les modes doux dans son périmètre (sauf pour les liaisons Fos / Port-Saint-Louis et Port-Saint-Louis-du-Rhône / Distriport) ;
- La présence d’accotements en bordure d’espaces naturels sensibles entrave la possibilité de créer facilement des voies cyclables.
Il est cependant important de rappeler que d’autres projets portés par le GPMM prévoient de leurs côtés des aménagements cyclables, en cohérence avec les enjeux d’amélioration des modes doux et des exigences réglementaires en matière de sécurité. C’est notamment le cas du projet d’extension de la zone logistique de Distriport.
voir les détails du projet sur le dossier dédié : https://www.marseille-port.fr/sites/default/files/2025-05/Concertation_Distriport_BD_7.pdf